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À la veille d’en terminer, le skipper de Paprec Arkéa domine toujours la flotte. Ce vendredi matin, à 7 heures, Yoann compte 85 milles d’avance sur Jérémie Beyou (Charal), son premier poursuivant. Cette course qui compte 33 concurrents est un exploit en soi pour un skipper qui n’avait encore jamais effectué la moindre navigation en solitaire sur ce type de bateau ! Yoann pourrait s’offrir une victoire retentissante ce samedi.

L’histoire est vertigineuse car tout semble être allé si vite. En février dernier, Paprec Arkéa était mis à l’eau. Neuf mois plus tard, un double défi attendait Yoann Richomme et l’équipe : deux transatlantiques au cœur de l’automne, une en double (la Transat Jacques Vabre), l’autre en solitaire (Retour à La Base) et tout à apprendre en course. La mission est en passe de se transformer en marche triomphale. Il y a d’abord eu la Transat Jacques Vabre, la 2e place acquise de haute lutte, la complémentarité avec Yann Eliès puis le remarquable travail de l’équipe pour remettre le bateau sur pied. 

Et puis il y a cette course, Retour à La Base. Pour la première fois, Yoann se retrouve seul sur « son » bateau. Le skipper n’a pas perdu de temps avant de trouver ses automatismes et les bons réglages pour être compétitif. Yoann apprend et vite, il s’adapte, s’active, ne lâche rien. Depuis dimanche dernier, à la faveur d’un choix tactique audacieux, il a pris les commandes de la course. Et fidèle à lui-même, il ne les lâche pas. 

Calmer un peu le bateau quand il s’emballe

Ces derniers jours, le skipper de Paprec Arkéa s’est échappé avec deux autres skippers – Jérémie Beyou (Charal) et Sam Goodchild (For The Planet) – et parvient à creuser l’écart avec le reste de la flotte. « Notre trio de de tête s’est détaché parce que la dorsale que l’on doit traverser arrive par l’arrière et elle a déjà encalminé les autres bateaux », précise Yoann. Pour le leader, cette zone de molle devrait être moins conséquente dans les prochaines heures et le laisser reprendre ses distances avec le peloton. 

En somme, pas de quoi pénaliser sa marche en avant. À bord, le moral semble également au beau fixe. « Je suis sur la même configuration de voiles depuis cinq jours, je n’ai pas eu beaucoup de bricolage à faire et j’ai réussi à faire une bonne nuit », assure-t-il. Le skipper se contente « de surveillance de sécurité » et de « calmer un peu le bateau quand il s’emballe ». Ce vendredi, un passage de front l’attend mais l’avance accumulée par Yoann sera bénéfique pour l’aborder avec sérénité et prudence. Il en faut un peu plus pour décontenancer le leader de Retour à La Base.