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Alors que le skipper Paprec Arkéa a mis le cap vers l’Ouest, il a pris la tête du classement hier soir. À l’issue d’un dimanche soir agité, où un front était encore à franchir, Yoann aborde donc cette nouvelle semaine dans une configuration idéale, malgré la décharge d’efforts d’un week-end harassant.

Après un samedi particulièrement agité, le groupe de tête en Class40 a continué à progresser dans le Sud avant de bifurquer vers l’Ouest dans la soirée de dimanche. À ce jeu-là, Yoann Richomme semble particulièrement en forme : il pointe en effet en tête pour la première fois depuis le départ, au coude-à-coude avec Corentin Douguet (Queginuer-Innoveo). Ce lundi matin, à 6 heures, il comptait encore 0,9 milles sur son rival et ami. 

 

Une sacrée récompense pour Yoann qui a donc su « cravacher » - l’expression qu’il a utilisé à plusieurs reprises – depuis la pénalité qu’il a dû observer au départ. « Je l’ai presque oublié », confiait-il cet après-midi. Il occupe cette place de leader depuis 17 heures dimanche, avant même d’avoir viré de bord vers l’Ouest. Si Yoann et Corentin restent au coude-à-coude, ils ont creusé légèrement l’écart avec leur premier poursuivant, Xavier Macaire (Groupe SNEF) qui pointe à 6 milles. 

 

Des conditions encore éprouvantes 

 

 Mais la course contre-la-montre n’avait pas seulement vocation à être bien placé par rapport à la flotte. En cause : une recrudescence de conditions particulièrement éprouvante en fin de journée. « Ce sont des moments où on est bien secoué et ça va durer jusqu’à ce lundi midi », assurait-il. 

 

 

On cherche tous à aller au Sud pour trouver des vents portants vers Madère. Ensuite, on doit aborder ce dernier front qui nous permettra de passer l’archipel des Açores.

Yoann décrypte les enjeux du moment

Un ‘match dans le match’, seul face à ces rafales qui n’en finissent pas, à cette mer croisée et à cette impression tenace que rien ne leur est épargné. 

 

Des sources de réconfort en mer 

 

« Avant d’être au portant et proche de la route directe, il va falloir s’employer », prévenait ainsi le skipper de Paprec Arkéa. Afin de résister à tout et de tenir face à la fatigue et la décharge d’effort, le marin se contentait de « prendre les choses étapes par étapes ». Il sait qu’après ce front qui sera franchi dans la journée, ce sera l’heure d’une nouvelle bataille, plus stratégique, afin de rallier les alizés. Les alizés, ces vents qui portent jusqu’aux Antilles, auront valeur de récompense après la rudesse de ces derniers jours. 

 

Surtout, Yoann se réconforte en essayant de « dormir un peu » même s’il a dû mal à se souvenir de la fréquence de ses siestes. Et puis il y a ces petits plats préparés par Éric Guérin, chef étoilé à terre et source de réconfort en mer. « Même si les étiquettes des sachets qu’il m’a préparés ont été effacées, c’est un vrai régal ». Hier midi, il a dégusté un hachis parmentier à la truffe. De quoi savourer, un peu, avant de replonger dans le chaos des embruns.