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Le skipper de Paprec Arkéa a bien négocié la traversée de l’archipel des Açores. Il compte désormais plus de 30 milles d’avance sur ses deux poursuivants. Mais il ne faut pas relâcher la pression : le chemin vers les Alizés, ces vents porteurs qui mèneront jusqu’aux Antilles, se fait encore attendre.

Des rafales de vent bien moins virulentes, une mer calme… Le panorama de ces dernières 24 heures semble si loin du chaos que les skippers ont dû traverser les jours précédents. De quoi pouvoir recharger les batteries, dormir un peu plus, inspecter le bateau et se lancer avec enthousiasme dans une nouvelle phase de la course. 

 

Yoann accroit son avance

 

Fidèle à sa réputation et à son abnégation, Yoann Richomme s’est évertué à tirer le maximum du potentiel de son bateau dans ces conditions alors qu’il traversait l’archipel des Açores dans une dizaine de nœuds. Le passage des îles, entre Pico et San Miguel, s’est déroulé sans encombre pour le skipper de Paprec Arkéa qui en a même profité pour creuser légèrement l’écart avec ses poursuivants. 

 

Pour la première fois depuis qu’il a pris la tête de la course, samedi dernier, il a compté plus de 20 milles d’avance sur Xavier Macaire (Groupe SNEF) et Corentin Douguet (Queginer-Innoveo) hier soir. Et ce mercredi matin, l’écart s’établissait à plus de 30 milles : 32 milles sur Corentin (qui a repris la 2e place) et 43 milles sur Xavier Macaire !   

 

« Plus tu es à l’Ouest, mieux tu es situé » 

 

Sur l’eau, la bataille du moment est essentiellement stratégique. C’est ce qu’explique le directeur technique du team Paprec Arkéa, Simon Troël : « l’objectif, c’est d’être le mieux placé pour traverser l’anticyclone, vraisemblablement demain et jusqu’à jeudi midi ». Une mission qui peut apparaître complexe, d’autant que les conditions météos peuvent changer rapidement, ce qui obligera à multiplier les manœuvres.

 

Il n’empêche, en étant placé le plus à l’Ouest du groupe de tête, Yoann Richomme devrait en tirer un avantage. « Plus tu es à l’Ouest, mieux tu es situé, souligne Simon Troël. Le vent va revenir vers l’Ouest, ce qui pourrait lui permettre d’accroitre son avance ». En somme, il reste environ 36 heures avant d’en finir avec l’anticyclone et être enfin porté par les alizés. 

 

« Il y a un nouveau front qui arrive par l’Ouest, ajoute Yoann. Des skippers ont tenté de se recaler pour son arrivée mais je vais essayer de le faire le plus tard pour prendre le moins de risques possibles ».

C’est une météo qui est compliqué et qui va bouger vite. La porte d’entrée vers les alizés est courte et bouge très vite dans le temps. Il faudra s’engager au bon moment parce que ça détermine l’angle qu’on a jusqu’à l’arrivée quasiment. Ce sera un moment critique!

ajoute Yoann

 

 

Yoann gère son effort et poursuit sa progression avec le même enthousiasme. Preuve de sa lucidité et de sa résistance, il n’hésite pas à demander, lors de ses échanges avec l’équipe Paprec Arkéa, des nouvelles du chantier de l’IMOCA, dont la mise à l’eau est prévue pour le début de l’année prochaine. Une façon de démontrer que Yoann est plus que jamais à la barre, de son destin du moment, comme de celui qui l’attend. Affaire à suivre.