Pour Yoann Richomme et l’équipe Paprec Arkéa, cela relevait presque de l’évidence. Proposer à Yann Eliès de les accompagner pour développer le bateau, monter en puissance et composer un binôme tout au long de la saison s’apparente à une aubaine. « C’est l’un des marins qui a le plus d’expérience en IMOCA », souligne Yoann Richomme évoquant notamment les missions de Yann avec Apivia et Malizia. « Nous sommes persuadés qu’il est le plus à même de nous guider dans la gestion du bateau, de nous faire gagner en compétences et de nous permettre de gagner du temps dans son développement. »
« Ce projet a tout pour réussir »
Yoann Richomme, qui avait été confronté à Yann Eliès lors de ses débuts en Figaro, salue « un monument de la voile ». « C’est un compétiteur-né qui se bat sans relâche en course. Il va nous apporter beaucoup de conseils et contribuera à être une belle source de motivation pour toute l’équipe ». L’implication de Yann dans les projets auxquels il participe n’est plus à démontrer : le Briochin ne compte jamais ses heures pour accompagner l’équipe technique.
Le principal intéressé ne cache pas son enthousiasme à rejoindre Paprec Arkéa. « Je suis vraiment content que Yoann m’ait appelé, confie-t-il. C’est un super challenge parce que ce projet a tout pour réussir : des sponsors impliqués, un très bon skipper, une équipe soudée et très compétente et un duo d’architectes (Finot-Conq et Antoine Koch) de grand talent. Tous les bons ingrédients sont là ! ». Il souligne son plaisir « de se retrouver sur un projet ambitieux et performant » même s’il admet « qu’il y a encore beaucoup de travail ».
« On peut arriver à constituer le skipper parfait »
« J’aurai un rôle de facilitateur en utilisant mon expérience pour aller à l’essentiel, éviter les heures perdues et contribuer à se rapprocher du potentiel optimum du bateau », poursuit Yann Eliès. À l’issue d’une première sortie en mer à bord de Paprec Arkéa, il évoquait « un bilan positif » et « des bases très saines » afin de monter en puissance.
« Après la phase de chantier, ce n’est jamais évident de trouver ce second souffle pour garder un engagement total dans le développement du bateau, poursuit-il.
Mais je trouve que l’équipe technique est particulièrement impliquée et ça permet d’aborder la suite avec sérénité »
Yann Eliès prendra donc part à l’ensemble des courses en double de la saison aux côtés de Yoann Richomme :
• Guyader Bermudes 1000 Race (le 7 mai)
• Rolex Fastnet Race (le 22 juillet)
• Défi Azimut – Lorient Agglomération (le 20 septembre)
• Transat Jacques Vabre (le 29 octobre)
« Nous n’avons jamais navigué ensemble, il faudra plusieurs semaines pour appréhender les qualités de chacun et travailler notre complémentarité, assure Yoann. Ça fait partie de notre job d’apprendre à tirer le meilleur de nous deux. Quand on parvient à former un bon duo, à être les plus complémentaires possible, on peut arriver à constituer le skipper parfait », sourit Yann Eliès.
La Transat Jacques Vabre 2023 en ligne de mire
Pour leur première course ensemble, la Guyader Bermudes 1000 Race, il conviendra de « poursuivre les validations et d’identifier les sujets de travail pour la suite », dixit Yoann Richomme, tout en « essayant d’être dans le coup » et « de tirer les enseignements de la confrontationavec les autres concurrents. ». « Pour les équipes techniques, c’est aussi important de bien réussir ses débuts en course pour contribuer à renforcer la motivation et montrer que l’on est sur la bonne voie », ajoute Yann Eliès.
En ligne de mire, il y a donc la Transat Jacques Vabre, le grand rendez-vous de la saison : « On a un peu plus de 7 mois pour travailler au mieux et être prêt pour cette transatlantique », souligne Yoann Richomme. Les deux skippers ont une sacrée expérience dans cette course : Yoann y a participé à quatre reprises et Yann l’a disputée sept fois ! « La Transat Jacques Vabre m’a fait grandir dans ma carrière, elle m’a permis de gagner en expérience », raconte Yoann, dont la première participation a eu lieu en 2011. « J’ai mis du temps à trouver le bon curseur en double mais, depuis, je l’ai remporté à trois reprises, explique de son côté Yann. C’est presque devenu ma course ! Pour moi qui vieillis, ça me permet de me maintenir à niveau ! » et contribuer ainsi à mener Paprec Arkéa aux avant-postes de la compétition en IMOCA.