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Il fait partie des skippers les plus expérimentés de la classe IMOCA. Yann Eliès a accompagné Yoann Richomme toute la saison 2023 et a été désigné comme skipper remplaçant par Paprec et le Crédit Mutuel Arkéa. Il se dit « très touché » par cette proposition et apprécie pouvoir accompagner Yoann jusqu’au top départ. Yann Eliès raconte cette nouvelle mission et son regard bienveillant sur les 3 prochaines semaines de Paprec Arkéa. 

Tu es membre de l’équipe, tu as participé au développement du bateau en tant que co-skipper en 2023… L’équipe et Yoann sont prêts à relever ce grand challenge qu’est le Vendée Globe ? 

Oui, je crois qu’ils sont très bien préparés ! Après avoir participé à toute la saison dernière, j’étais moins présent ces derniers mois. Mais j’ai pu naviguer à bord en récemment en septembre et octobre et j’ai vu l’évolution, tous les détails qui ont été mis en place et qui ont permis d’améliorer encore un peu plus la performance. Yoann finit toujours ses courses, il a de bons résultats et l’équipe semble sereine… Ce sont des signes qui ne trompent pas !

 

 

Tu es skipper remplaçant de Yoann... En quoi consiste ton rôle de skipper remplaçant ? 

C’est d’être prêt à partir au cas où il se passe quelque chose. J’ai rempli le même dossier administratif que les skippers qui y participent. Mais bien entendu, ce n’est pas mon souhait de faire le Vendée Globe. Je suis là pour apporter mon soutien, partager mes connaissances et être prêt à prendre le départ si nécessaire. Concrètement, cela me permet d'être opérationnel rapidement en cas de besoin. Mon rôle peut s'activer à tout moment jusqu’à 10 jours après le départ :
En cas d'empêchement majeur avant le départ : Si Yoann devait faire face à une blessure, une maladie ou un accident de dernière minute, je serais prêt à prendre sa place.
En cas d'incident dans les premières heures de course : Si Yoann rencontrait un problème nécessitant son retour aux Sables d’Olonne, je pourrais alors prendre le relais sur ce tour du monde.
Il est important de souligner que mon objectif n'est pas de remplacer Yoann, mais d'être une assurance pour l'équipe et les sponsors. Ma présence permet de garantir que le projet puisse continuer quoi qu'il arrive, tout en espérant que mon intervention ne sera pas nécessaire.

« Au départ, un bon dosage à trouver »

Tu seras aussi en effet présent au village… En quoi c’est une période compliquée à gérer pour les marins ?

C’est particulièrement difficile pour eux. Il y a la fatigue, le stress, les multiples sollicitations… Pour un seul homme, ce n’est pas évident. C’est comme si on demandait à un athlète olympique d’être performant après avoir fait trois semaines de relations médiatiques et publiques ! La gestion de cette période est primordiale pour débuter la course en étant le plus frais possible.

Quel est le premier grand point clé d’un Vendée Globe ?

Ce qui est essentiel, c’est d’accrocher le bon wagon après avoir contourné l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’Atlantique Sud. Il y a des dépressions qui peuvent permettre de filer dans les mers du Sud. Les premiers à en bénéficier pourront rapidement creuser des écarts. Or, en IMOCA, il est particulièrement difficile de rattraper un système météo. Après, comme toujours avec le Vendée Globe, il n’y a pas de scénario écrit d’avance !

« Yoann est à l’aise dans tous les éléments »

Tu as fréquenté de nombreux marins. Qu’est-ce qui fait les particularités de Yoann ?

J’ai l’impression que ce qui le distingue des autres, c’est sa capacité à penser toujours au coup d’après. Il sait vivre le moment présent et en même temps, il a toujours un œil sur le coup d’après. C’est une façon très habile de vivre un projet d’un point de vue managérial mais aussi sportive. Par ailleurs, j’ai vraiment la sensation que Yoann est à l’aise, dans tous les éléments. C’est une certitude : Yoann est fait pour le Vendée Globe.