Partager
Après les fortes émotions au moment du départ, le skipper Paprec Arkéa ne s’est pas ménagé en début de course. Il a dû traverser une longue zone sans vent puis faire un demi tour à cause d’un paquet d’algues bloqué dans sa quille. Le problème résolu, Yoann a appuyé sur l’accélérateur, franchi le cap Finisterre et retrouvé sa place dans le « top 10 ». Ce mardi matin, à 7 heures, il pointait à la 3e place, à 18 milles du leader de la course.

Plus de vingt-quatre heures après s’être élancé autour du monde, Yoann Richomme affirme « avoir toujours la gorge nouée » quand il se rappelle les émotions du départ. « C’était un beau moment, dit-il avec sérénité. Le Vendée Globe, c’est un long investissement personnel. On pense à sa famille, on réalise qu’on est parti pour environ 80 jours ». Yoann avait abordé ce rendez-vous reposé et enthousiaste. Il n’a pas résisté à la vague d’émotions, aux sourires de sa compagne et de ses parents ainsi qu’aux encouragements de toute son équipe et de ses sponsors Paprec et Crédit Mutuel Arkéa.

En partant, Yoann a tapé sur la coque de son bateau et harangué la foule, un cri d’espoir et de courage pour dissiper l’émotion et la tension. Dans la remontée du chenal, « tout est allé très vite » dixit Yoann, trois quarts d’heure de communion et de joie populaire. « Voir tout ce monde, les quais remplis, cette masse de gens, c’était très impressionnant. Tout sport confondu, il est très rare de voir un public aussi dense. C’est là que tu te rends compte du caractère exceptionnel de ce qu’on est en train de réaliser ».

L’émotion, le pépin et la marche en avant

Ensuite, place à la course malgré un départ où le vent s’est fait très rare. Yoann parle d’un départ « assez particulier » avec cette longue zone de molle. Dans ce jeu de patience, le skipper Paprec Arkéa assure « s’en être extirpé pas trop mal ». Six à sept heures après le départ, première alerte. Le bateau est lent, beaucoup trop lent. « En arrivant à bien incliner le bateau et la caméra, j’ai pu voir un paquet d’algues dans la quille ». Dans la foulée, Yoann fait marche arrière afin de solutionner le problème.

Dans la manœuvre, le marin a forcément perdu un peu de temps et quelques milles face à ses concurrents. « Même si on répète qu’un tour du monde est long, c’est toujours plus confortable d’être devant dès le début », lâche-t-il avec lucidité. Mais ensuite, Yoann a profité de conditions un peu plus malléables pour accélérer et refaire son retard. 24e lundi matin, il a retrouvé le ‘top 10’ dans l’après-midi et réduit l’écart à moins de 10 milles de la tête de course.

Une situation qui lui a permis d’aborder le passage du cap Finisterre où le vent soufflait à 30 nœuds de moyenne avec des pointes à 45 nœuds. Un premier passage à niveau pour Yoann Richomme qui l’a dépassé dans la soirée, en veillant avec concentration et attention à préserver son bateau. Yoann a choisi de passer près de la terre, pour profiter de l’accélération du vent le long de la côte, quand d’autres ont choisi le large pour éviter le trafic maritime. Une option payante puisque Yoann a pu continuer son retour au premier plan en se calant dans le sillage du leader, Charlie Dalin. Il pointe à la 3e place au classement de 7 heures ce mardi matin.

Et c’est déjà l’heure de se projeter sur la suite. « Le jeu dans l’Atlantique s’annonce un peu plus ouvert. On va devoir tricoter avec le vent jusqu’à Madère mais après la situation semble un peu plus incertaine. Tout est une affaire de placement et d’étude de la météo ». Une façon d’affirmer qu’il est plus que jamais entré dans le match dans cette bataille de l’Atlantique qui vient à peine de commencer.