Après avoir mené la course 48 heures à un rythme trépidant, alors que les marins affrontent déjà casses et blessures, Yoann et les Co-leaders se confrontent à une zone de vents calmes, qui peut relancer la course :
« A Madère j'ai décidé de partir tout droit et de ne pas faire les empannages dans l'accélération côté ouest de l'île (un empannage est un changement de direction avec le vent qui vient de l’arrière du bateau. La manœuvre est délicate pour le matériel car les voiles passent brusquement d’un côté à l’autre du bateau). Pour m'économiser, moi et le bateau mais aussi car il y a encore beaucoup d’incertitudes sur le choix de trajectoire jusqu’au Cap Vert pour trouver le vent »
Yoann continue de mener la bataille pour la tête de la flotte, en étant toujours dans le groupe de tête, très resserré, qui dicte le rythme de la course. Ce groupe est confronté à la difficulté d’être avec le vent qui vient de l’arrière, dans l’axe du bateau, et mollissant, ce qui oblige les marins à s’écarter de la route directe plein sud et de régulièrement se recaler : les fameux empannages. Au grès des ces manœuvres, les classements changeront, phénomène amplifié par le vent qui va encore mollir pour les premiers, resserrant les écarts !
Désormais, il faut récupérer des quatre premiers jours de course éprouvants, se projeter dans le temps long, avec en perspective l’Équateur, dans plus de 1.700 milles nautiques, soit la moitié du parcours d’une Route du Rhum !