Partager
Après 50 jours de mer, la lucidité et le sang-froid de Yoann Richomme sont toujours aussi impressionnants. Le skipper Paprec Arkéa est au coude-à-coude avec Charlie Dalin dans la course la plus prestigieuse au monde. Leader depuis le 23 décembre, il est 2e à 20 milles (37 km) de son rival au pointage de 7 heures ce mardi matin. La zone sans vent tenace dans laquelle il est englué au large du Brésil a relancé le mano a mano avec Charlie. Mais il en faut plus pour décontenancer Yoann. Le marin a bien conscience que la course est particulièrement indécise et qu’il y aura encore beaucoup de bouleversements jusqu’à l’arrivée. De quoi conserver une motivation intacte et continuer à ne jamais rien lâcher, tout en savourant cette aventure exceptionnelle.

La remontée de l’Atlantique Sud.
« Ça a été rapide jusqu’à la hauteur d’Itajaí (Brésil). Là, on est ralentis dans le front froid qui est traditionnellement positionné au large de Rio. C’est une zone qui ressemble au Pot-au-Noir, c’est extrêmement compliqué de la traverser. J’ai buté dedans comme dans un mur, Charlie est revenu sur moi, on est presque côte à côte même si je ne le vois pas. »

Le duel avec Charlie.
« Forcément, je préférerais qu’il soit 120 milles derrière ! Vu la situation, je me doutais que ça allait se resserrer entre nous. Là, on est repartis quasiment à ex aequo. C’est comme un nouveau départ, ça se jouera ailleurs mais je ne sais pas encore où. Mais je le vis bien, je fais ma route et c’est ce qui compte aujourd’hui ».

 

« Il n’y a pas de raison de stresser ! »

Les prévisions.
« Ça risque d’être compliqué et très stratégique pendant quelques jours avant de toucher l’alizé. Les routages ne sont pas dans le vrai. La météo est tellement changeante et aléatoire avec beaucoup de grains et d’orages. On essaie de faire du Nord, Nord-Est pour remonter vers l’anticyclone de Sainte-Hélène mais la route n’est pas encore évidente. »

L’état d’esprit.
« Je suis détendu parce qu’il n’y a pas de raison de se stresser. On est en train de faire un très bon travail, on fait partie des deux premiers du Vendée Globe. Terminer à la première place serait le graal et à la deuxième un résultat exceptionnel ! La seule chose qui compte, c’est de pouvoir se battre pour tout donner et ne pas avoir de regrets. »

Le niveau de fatigue.
« Je suis assez fatigué en ce moment. J’essaie de dormir quand je peux même si ce n'est pas évident parce qu’il y a trop d’actions ! Pour bien dormir, il faudrait que le vent soit établi. L’avantage d’avoir fait plusieurs fois la Solitaire du Figaro Paprec, c’est qu’on est habitués à ce déficit de sommeil, à savoir le gérer et surtout à se connaître dans ce type de situations ».