1/ Pourquoi les IMOCA sont les seuls bateaux à ne pas s’être élancés ce dimanche ?
Si les conditions prévues étaient plutôt bonnes pour le départ, ce n’était pas le cas à partir de mercredi, jeudi d’après les fichiers météos. La décision de ne pas nous faire partir a été prise très tardivement, seulement une heure avant de quitter le quai ce dimanche. Cela est dû à une situation météorologique exceptionnelle, qui s’est dégradée sur les fichiers à partir de samedi soir. A cela c’est ajouté une complexité logistique : l’organisateur avait déjà pris la décision d’arrêter les Class40 et les Ocean Fifty à Lorient. Or, il n’y avait pas assez de place dans les ports de Bretagne sud pour accueillir aussi les quarante IMOCA.
2/ Pourquoi il n’y a pas d’opportunités de partir avant plusieurs jours ?
Le phénomène météo qui s’annonce est de l’ampleur de la tempête Xynthia qui avait frappé la France en février 2010. En mer, les prévisions font état de 80 nœuds, de rafales à plus de 100 nœuds (plus de 185km/heure), d’une mer avec des creux de 12 mètres. Ce n’est clairement pas praticable et aucun secours ne pourrait porter assistance à un marin en cas de besoin. Le problème, c’est qu’une autre tempête est prévue pour samedi. Nous sommes coincés jusqu’à ce weekend, jusqu’à une « ouverture » météo qui n’est pas envisageable avant la semaine prochaine. Si rien n’est encore décidé, il est possible que l’on s’élance pour un parcours réduit, probablement autour de la route directe, afin de maintenir les timings qui étaient prévus.
3/ À quoi va ressembler la semaine pour toi et l’équipe ?
Nous sommes restés au Havre afin de sécuriser le bateau. En vue de la tempête, le port du Havre est en effet reconfiguré pour que l’on protège les IMOCA. Ensuite, deux membres de l’équipe resteront au port en alternance afin de surveiller le bateau. Moi je vais rentrer à Lorient tout en m’attachant à garder la forme. Et puis on suit la course, on regarde les coups stratégiques qui sont réalisés par les concurrents encore en course. L’idée, c’est d’avancer, de n'avoir aucune pensée négative et de rester enthousiastes en attendant notre départ.