Il s’agit d’un petit miracle qui se produit plusieurs fois par jour depuis hier… Yoann et Yann parviennent à dormir ! Ce qui peut paraître comme un détail est un bonheur qui se savoure en mer. Après plusieurs jours sans répit, dans une mer croisée et du vent soutenu, les IMOCA de la Transat Jacques Vabre ont enfin trouvé des conditions plus clémentes. Une dizaine de nœuds de moyenne seulement ce jeudi a donc offert l’occasion de se reposer enfin.
« On arrive à se faire de bons dodos », sourit Yoann.
« On ne met pas de réveil ! »
À la différence d’autres duos, il n’y a pas de quart fixe à bord de Paprec Arkéa. Avant la course, Yoann expliquait : « on ne met pas de réveil, on laisse à l’autre la possibilité de dormir plusieurs heures d’affilée s’il en a besoin », mode de fonctionnement confirmé depuis le départ. Après avoir enchaîné les siestes courtes, les deux se sont octroyés des temps de sommeil plus conséquents jeudi avec plus de 4 heures à dormir à tour de rôle.
Ce n’est pas la casse des bannettes lors des deux premiers jours qui ont changé la donne. « J’ai réussi à en réparer une mais les deux sont largement utilisables », explique Yoann. Le skipper s’est même amusé à prendre en photo Yann profondément endormi dans l’habitacle de Paprec Arkéa. « L’ambiance est bonne », ajoute-t-il et ça se sent. Yoann et Yann aiment se chambrer et rire malgré la décharge d’efforts.
Nouveaux enjeux dans une zone sans vent
« On arrive à bien se reposer, le moral est au beau fixe », expliquait Yoann Richomme. La nuit a également été douce et heureusement, car ce qui s’annonce dans les prochaines heures est tout sauf une partie de plaisir. En effet, le vent va être particulièrement faible, parfois à seulement 3 nœuds et le risque est grand de tomber dans des zones de molle (zone sans vent). Par conséquent, la meute de poursuivants derrière Paprec Arkéa pourrait refaire son retard. Une certitude : les nerfs vont être mis à rude épreuve aujourd’hui. Yoann et Yann vont devoir faire preuve de patience, de sang-froid et parvenir à se faufiler afin de conserver du vent et de poursuivre leur progression. Yoann a trouvé la bonne formule, hier, pour évoquer l’état d’esprit à afficher aujourd’hui : « il va falloir être philosophe ».