S’il a la ténacité d’un jeune premier, Yann Eliès a l’expérience d’un vieux sage en mer et il le confirme depuis le départ de cette Transat Jacques Vabre. Le co-skipper de Paprec Arkéa enchaîne les quarts avec sérieux, tient le coup, conseille et profite aussi du bonheur simple d’être à bord d’un des IMOCA les plus performants de la flotte. Yoann s’amuse à le prendre en photo en train de dormir et à se préparer à manger. Mais Yann s’emploie à bord et il n’est pas rare qu’il passe l’ensemble de son quart à la barre. En somme, il ne rechigne pas devant l’effort.
Des conditions « très agréables »
Ce lundi, après l’un de ses quarts justement, il a pris le temps de nous décrypter la situation du moment. Depuis dimanche, Paprec Arkéa a mis le clignotant vers l’Ouest en bénéficiant des alizés. Cela méritait bien une explication de texte de Yann : « Les alizés, ce sont des vents d'Est en Ouest de l’hémisphère Nord qui vont des Canaries, Cap-Vert jusqu’aux Antilles. Il s’agit d’un vent de portant avec plus ou moins de pression, ce qui nous oblige parfois à optimiser notre trajectoire ».
Rien à voir avec les conditions du début de course. « Là, c’est très agréable, souligne Yoann. Il fait beau, la mer est bleue, il y a des poissons volants, on est en short et en tee-shirt. Les couchers de soleil vont commencer à être très beaux ». Lundi matin, il décrivait « le soleil qui se lève dans le tableau arrière ». « Les alizés poussent le bateau sur une mer relativement plate, ce qui permet d’attaquer sévère. »
Au Nord, ça se complique !
Car l’intensité ne s’est pas tarie. « Il faut se satisfaire d’être dans le bon paquet et d’avancer comme on l’avait prévu », ajoute Yoann Richomme. Bien entendu, tous gardent un œil sur les partisans de l’autre route : « au Nord, la route s’annonce plus corsée dans les prochains jours, ce qui ne sera pas à leur avantage », décrypte Yoann Richomme qui assure que les deux parties de la flotte vont « se croiser » d’ici quelques jours.
En tout cas, la progression de Paprec Arkéa et la course font presque oublier le temps qui passe. « J’avais oublié, voilà une semaine qu’on est en mer, s’amuse Yann. Le quotidien à terre est rythmé par les repas, les habitudes... Ici, les horaires de quart, de repos et même les repas fluctuent en fonction des conditions. Ce n’est qu’en communiquant avec la terre qu’on reconnecte avec le quotidien. Nous n’avons pas vraiment le même espace-temps ». Et ça ne devrait pas s’arranger jusqu’à l’arrivée prévue en début de semaine prochaine !