Certes, depuis un peu plus d’une semaine, Yoann et Yann ne sont que deux à bord. Mais chez Paprec Arkéa, ils sont seize à faire la course. Quand Yoann évoque l’équipe, hier après-midi, c’est d’abord pour expliquer son rôle technique. « Il y a tellement de technologies à bord, de nombreux systèmes complexes qu’on est obligé de s’appuyer sur les compétences de ceux qui restent à terre ». Si le routage météo est interdit, il n’est pas rare que l’équipe technique soit sollicitée pour aider à résoudre quelques petits soucis sur le bateau.
« J’ai hâte de les retrouver »
Cela permet aussi d’anticiper la suite. En effet, il y aura sûrement moins de dix de jours entre l’arrivée de la Transat Jacques Vabre et le départ du Retour à la Base, le 30 novembre prochain. Il faudra donc s’activer pour re-préparer le bateau. « On essaie d’anticiper afin de connaître le matériel et la charge de travail qu’ils doivent prévoir en Martinique ». Inspections complètes du bateau, travaux de réparateurs si besoin, capteurs à remplacer… s’il « n’y a rien de majeur à changer, le travail à faire reste conséquent ». Retour à la Base s’annonce un challenge particulièrement exigeant. Disputer le trajet retour, en solitaire, au cœur de la saison des dépressions sera un défi en soi qui nécessite d’être très rigoureux pendant ces jours dédiés à la préparation le bateau. L’équipe s’organisera sûrement avec des horaires décalés en 2x8 afin d’optimiser le temps de travail.
Yann assure « avoir déjà hâte de retrouver toute l’équipe ». Les belles performances du bateau, la capacité de batailler depuis le départ avec les favoris, c’est aussi le résultat de leurs investissements depuis des mois. « J’ai beaucoup de respect et de gratitude à leurs égards. Ils sont dévoués corps et âme pour que ce projet existe et qu’il soit au plus haut niveau, souligne Yoann. L’équipe a fiabilisé le bateau en un temps record. Si on est dans le match aux avant-postes de cette transatlantique, c’est beaucoup grâce à eux ! »
Les deux marins continuent la descente pour rejoindre Fort-de-France. À une vitesse moyenne de 22 nœuds au cours des dernières heures, dans les vents portants des alizés, il reste encore 1 647 milles jusqu'à la Martinique. Suspense, suspense : qui sera aux avant-postes de la flotte lors du re-croisement ?
« En attendant, il convient de ne pas relâcher la pression et de continuer à progresser à toute vitesse »
dixit Yoann