Une dernière course avant celle qui attire tous les regards, celle qu’on prépare impatiemment, celle qui sera l’attraction majeure de la saison. Tout au long de cette semaine à Lorient où les skippers se sont retrouvés pour le Défi Azimut, il y avait forcément une pensée pour novembre, les Sables d’Olonne, la remontée du chenal et le vertige du Vendée Globe. Cette dernière explication avant le tour du monde regroupait 19 marins dont Yoann Richomme qui avait bien l’intention de donner le meilleur de son IMOCA Paprec Arkéa.
« Une très belle régate »
Il n’a pas fallu longtemps pour le constater. Dès le départ, Yoann prend les commandes de la course. « J’étais content de ce long bord de portant jusqu’à la bouée Azimut Gautier Sergent (le point le plus au sud du parcours) que j’ai bien enroulé ». Si la remontée s’est ensuite bien déroulée, il a fallu faire face avec un sacré imprévu. « J’ai dû prendre un filet dans la quille, ce qui m’a obligé à faire une marche arrière ».
Après avoir pris le temps d’identifier le problème, le skipper s’était fait une raison à propos de ses ambitions sportives. Mais il n’a pas lâché : « au portant, j’ai réussi à refaire une partie de mon retard et à bien revenir ». Le skipper de Paprec Arkéa a franchi la ligne samedi en fin de matinée à 2 h 19 min du vainqueur (Charlie Dalin) et à seulement 7 minutes de la cinquième place (occupée par Samantha Davies). « Il a fallu bien cravacher et gérer les manœuvres jusqu’au bout », confie-t-il. En s’accrochant, Yoann a ainsi été un des acteurs majeurs de ce combat de chaque instant. Par son intensité, la régate a ressemblé à une bataille entre Figaristes. D’ailleurs, seulement 23 minutes séparaient Paprec Arkéa du troisième (Jérémie Beyou, Charal).
À l’heure de faire un premier bilan à l’issue des 580 milles parcourus, Yoann assure « avoir vécu une très belle régate ». Certes, il reconnaît une forme de frustration, ne cache pas que « la fin de course a été frustrante » et assure « être bien fatigué ». Mais les enseignements sont nombreux. « Même si ce n’est pas notre allure de prédilection, on a fait des progrès au près et dans le petit temps », décrypte le skipper. Par ailleurs, il y a eu de la maîtrise – « on s’est bien débrouillé à 98% du temps » - ainsi qu’une « bonne gestion globale » et la certitude que « c’est toujours mieux de naviguer avec les copains ». Yoann a également « validé ses voiles de portant » et donc choisi le jeu de voiles qu’il utilisera pour le Vendée Globe.
Après une bonne nuit de sommeil, Yoann a repris la mer ce dimanche pour le tour de l’île de Groix disputé en équipage avec plusieurs invités à bord. Plus que l’aspect sportif, ce challenge permet d’embarquer des représentants de ses sponsors, Paprec et Crédit Mutuel Arkéa, afin de vivre un moment fédérateur à leur côté. Un moment convivial « dans des conditions clémentes » dixit Yoann Richomme. Il sera ensuite temps de retrouver les pontons et de continuer à peaufiner la préparation pour le Vendée Globe. « Globalement, le bateau est prêt pour le ‘Vendée’ », assure-t-il. Un stage avec le pôle Finistère Course au large est prévu dans les prochains jours, l’occasion de continuer à fiabiliser et améliorer tout ce qui peut l’être. Le compte à rebours est plus que jamais lancé : le Vendée Globe débute exactement dans 55 jours.
Les 48 Heures du Défi Azimut :
Arrivée : 14/09/2024 à 11:33:33
Temps de course : 1j 20h 33min 33s
Écart au premier : 02h 19 min 01s
Écart au précédent : 07 min 52s
Sur l'ortho : 454.27 nm / 10.19 nds
Sur le fond : 582.51 nm / 13.07 nds