Son point « pédagogie météo » du vendredi, Yoann y tient, lui qui était il y a quatre ans le « monsieur météo » officiel du Vendée Globe. Il envoie ainsi chaque fin de semaine depuis le début de la course une vidéo expliquant les choix des uns et des autres en fonction de la météo. Et ce vendredi, rien. Cela dit en creux combien l’homme est affairé à faire tenir son bateau sur la crête de l’apocalyptique tempête que les marins traversent depuis trois jours autour des îles Kerguelen. Dans nos dernières lettres quotidiennes, nous avons parlé trajectoire et choix tactiques pour protéger le bateau ou prendre la tête de la course mais on a peu parlé du courage qu’il faut pour traverser ces incroyables intempéries. Un des écrivains du Vendée disait que les marins ne font pas la course pour vivre ces effroyables tempêtes du Sud mais malgré elles. Ces trois derniers jours, peu de marins ont envoyé des vidéos, affairés à protéger leurs bateaux et eux-mêmes des éléments déchaînés. Celles et ceux qui se sont livrés à l’exercice tentent de montrer et de raconter la lessiveuse dans laquelle ils sont emportés. Certains disent leur appréhension de ces phénomènes météo, tous accusent la fatigue du manque de sommeil lié aux manœuvres nécessaires. Peut-on s’imaginer, nous , ces éléments ? Ces vagues de dix mètres, comme une succession d’immeubles de quatre étages , qui fondent sur un bateau en carbone de 18m de long ? Un chant marin dit « Faut avoir du courage pour faire ce grand voyage » ! Alors ces jours-ci nous retenons notre souffle et souhaitons à Yoann chance et courage pour la sortie de ce monstre météorologique !