Ceux qui suivent de près la course n’ont pas pu manquer l’info : Yoann a annoncé hier une avarie. La casse du hook, le crochet qui tient la voile avant sa mise sous tension. Cette rupture a entraîné la chute de la voile dans l’eau et sur le foil. Affuté comme le sabre du skipper japonais Kojiro celui-ci l’a tranché en deux parties qui ont commencé à s’enrouler dans la quille.
Il faut ensuite imaginer, en pleine nuit, à la lampe frontale, notre marin favori ramener à bord à la force des bras les 300 mètres carrés de toile mouillée ; puis les ranger, monter une nouvelle voile et repartir. Sportifs, les skippers, on vous dit !
« Jai perdu une voile, c’est dommage, mais j’ai de quoi finir la course », relativise notre éternel optimiste, qui admet que le plus embêtant c’est d’avoir perdu deux heures à remettre le bateau en ordre de marche.
Car il n’y a pas une minute à perdre ! Il reste trois jours de course et ce n’est pas l’arrivée que vise notre champion : son obsession - tranquille mais déterminée : atteindre Charlie.
Une fois une nouvelle voile en place, Yoann a donc remis le turbo et a même été flashé filant à 25 nœuds sur l’autoroute des Açores - Jusqu’à pointer ce matin à 155 milles nautiques derrière Charlie contre 190 hier.
Les deux skippers contourneront ce matin cet archipel par l’est pour atteindre la dépression qui le propulsera vers la pointe bretonnes.
Il restera ensuite la dernière bataille à mener le long de la façade atlantique jusqu’aux Sables.
3 jours encore pendant lesquels nos deux champions vont régater comme si c’était leur premier jour de course alors qu’ils viennent de faire le tour du monde et que leur compteur affiche 62 jours de mer !
Et pour nous, encore, trois jours de voile de haut niveau à suivre, profitons-en !