Ils ont connu un week-end bien éloigné de la quiétude des juilletistes en bord de mer. Yoann Richomme et Yann Eliès ont dû s’employer depuis le départ samedi midi au large de Cowes (Angleterre). Au moment de refaire le film du début de course, Yann évoque « un départ fabuleux et magique ». Il parle de « conditions folles », de « batailles de virement de bord à près de trente nœuds » et de « cavalcades endiablées » en sortant du Solent.
« On est entier et on est en tête » (Yoann)
« Le bateau sautait dans tous les sens, on a vraiment souffert mais on s’en est sorti indemne », explique Yann. Paprec Arkéa a donc été préservé et surtout a pu continuer sa progression en longeant les côtes anglaises. Mieux, le bateau rouge et bleu pointait en tête dès samedi soir et le binôme a su conserver son avance. « On est entier et on est en tête », sourit Yann.
Un passage du Fastnet qui « restera dans nos mémoires »
Ce dimanche, alors que le ciel était enfin dégagé en mer d’Irlande, les deux hommes ont conservé le même tempo en tête de course en avançant au près. « Les conditions de vent étaient moins éprouvantes, abonde Yann. On a remis de la toile, fait quelques manœuvres, tiré les bons bords ». Surtout, la journée a été propice à récupérer au maximum afin de conserver une concentration et une lucidité pour aborder la suite.
Avec une vitesse moyenne autour de 16 nœuds, ils ont dépassé le mythique rocher du Fastnet en début de soirée hier. Dans une vidéo, Yann serre le poing et Yoann s’exclame : « le passer en tête, ça restera dans nos mémoires ! » Les deux hommes ont ensuite gagné en vitesse dans la nuit (autour d’une vingtaine de nœuds) à mesure qu’ils revenaient vers l’Angleterre et les îles Scilly. Mais rien n’est joué pour autant : Paprec Arkéa est sous la menace du duo Charlie Dalin-Pascal Bidegorry (Macif) qui est revenu dans son sillage.
« Notre bateau fait de très bonnes performances mais on sait que monter au près, dans du vent medium, ça fait partie de ses points faibles, concède Yoann. Ce lundi, nous serons au portant puis nous allons rattraper une zone de molle (zone sans vent NDRL). C’est loin d’être fini mais ce sera compliqué de ‘tenir’ Macif ». Quoi qu’il en soit, Yoann et Yann démontrent qu’ils ont franchi un nouveau palier en termes de performance et de maîtrise du bateau. Ils sont attendus sur la ligne d’arrivée, à Cherbourg, en fin de journée de lundi. Et Yoann de conclure : « on est bientôt arrivés ! »