Il a encore le départ de jeudi bien en tête. Yoann en parle comme « d’un moment assez costaud » avec des manœuvres en pagaille qui sont devenus « très énergivores ». « Je ne me suis pas vraiment économisé », reconnaît le skipper Paprec Arkéa. Et ça a payé puisqu’il n’a plus quitté le wagon de tête intégré dès le départ.
« J’essaie vraiment de veiller sur mon bateau »
Depuis, Yoann s’est lancé dans une folle remontée vers le Nord, tutoyant les 20 nœuds de moyenne jusqu’au milieu de journée. « Ça tapait beaucoup, l’avant se soulève et retape violemment dans les vagues, confie-t-il. J’essaie vraiment de veiller sur mon bateau ». Préserver la machine est une de ses missions, préserver le skipper en est une autre. Car les temps de sommeil ont été rares en début de course, un peu plus nombreux depuis qu’il a mis le cap vers le Nord.
« Bord à bord avec L’Occitane vendredi soir »
« J’ai pas mal dormi dans le pouf du cockpit pour être disponible aux réglages. Mais une heure de sommeil dans la bannette, c’est bien plus reposant ». Dans le groupe de tête, composé de neuf skippers, facile de comprendre les variations de vitesses. « Quand certains sont lents 1h ou 1h30, c’est qu’ils font une sieste, sourit Yoann. Le problème, c’est que c’est assez instable, que les bons réglages changent tous les temps donc il faut être réactif ».
« On devrait être rapidement à la maison ! »
Alors que la flotte se rapproche de la latitude des Bahamas, ce petit jeu entre les bateaux de tête va durer. « On a encore pas mal de temps à remonter vers le Nord. Nous allons attaquer l’anticyclone à partir de dimanche avant de dérouler tout droit dans l’alizé ». Pour l’instant, Paprec Arkéa reste très bien placé : au classement de 7h ce samedi matin, le bateau bleu et rouge, qui a progressé à près de 19 nœuds tout au long de la nuit, pointe au 4e rang sur 32.
Il émerge à une trentaine de milles du leader Charal et à moins de trois milles des deux bateaux qui le devancent (For the Planet 2e, Holcim-PRB 3e). Cela permet déjà d’avoir une certitude : cette transatlantique se disputera sur les chapeaux de roues. « Ça va aller vite et si je ne dis pas de bêtise, on devrait être rapidement à la maison ». Mais avant, tout reste à faire !