La nuit peut porter conseil ou être particulièrement productive. Yoann Richomme, lancé au cœur de l’Atlantique depuis jeudi dernier, préfère la deuxième option. Et ça se voit. Ces dernières heures, il progressait à plus de 22 nœuds de moyenne, tutoyant les vitesses du record de distance parcourue en solitaire en IMOCA détenu par Alex Thomson depuis 2016 avec 538 milles. Les skippers du groupe de tête battant chacun leur tour ce record depuis hier, Yoann passant la marque des 543 milles* ! À cette vitesse, il a pu poursuivre le contournement de l’anticyclone débuté hier matin mais aussi se distinguer de ses camarades.
Placé à une quarantaine de milles plus Nord que ses concurrents, il « touche » plus de vent (17 nœuds contre 14 nœuds pour les autres). « J’ai attaqué le portant de la bonne façon, avec les bonnes voiles, les bons angles et j’ai réussi à m’insérer au Nord de Sam Goodchild (For The Planet) et de Jérémie Beyou (Charal) dans une position assez dominante », confie Yoann. Résultat : le skipper de Paprec Arkéa a pris les commandes de la course à minuit tout à l’heure !
« Un scénario idéal pour bien se placer ! »
Un peu plus tôt, il faisait part de sa satisfaction. « La mer n’est pas très formée, ça glisse bien et ça a bien carburé ! J’ai réussi à prendre de l’avance sur les gens derrière moi. Les conditions devraient forcir, ce qui devrait me donner un peu plus d’aisance ». De quoi aborder la suite avec enthousiasme : « une dépression qui approche derrière nous va donner du vent arrière et ça va nous mener normalement jusqu’aux Açores, décrypte Yoann. Aux Açores, on se fera passer dessus par le front. Le vent de Sud-Ouest va passer en Nord-Ouest et il devrait nous donner un bon angle pour repartir des Açores jusqu’en France »
Quoi qu’il en soit, le skipper de Paprec Arkéa se réjouit « d’arriver à naviguer à une latitude assez basse » et de « ne pas être directement sur la trajectoire des tempêtes à subir leur force, leurs champs de vagues et leurs vagues.C’est un scénario idéal pour bien se placer ! »
Pour y faire face, Yoann sait qu’une des clés de performance est son état de forme. Hier soir, il confiait quelques difficultés pour « trouver le sommeil » sans s’affoler pour autant. « J’ai réussi à faire la météo, à lire, à écouter des podcasts, à m’allonger avec un podcast d’ailleurs… » Et le skipper de conclure : « peut-être que je dors par moments mais que je ne m’en rends pas compte ! »
* le record doit être ratifié par WSSRC (World Sailing Speed Record Council)