Mes dernières heures de course
« Le pot-au-noir a été assez tranquille même s’il y a eu quelques nuages qui m’ont arrêté. J’ai l’impression que j’ai mis un peu plus de temps à en sortir que Charlie mais il faudra voir à moyen terme. En tout cas, je n’ai pas eu d’arrêt complet. Avec Charlie, on est allé chercher le Pot-au-Noir très est afin d’avoir un meilleur angle pour traverser l’alizé ensuite. Finalement, nous avons choisi la même route encore une fois. »
Ce qui m’attend
« Je vais avoir 48 heures de traversée de l’alizé, travers au vent. Il y aura 18 à 20 nœuds de vent avec un peu de mer. Ça va secouer avant d’arriver dans deux jours dans l’anticyclone des Açores. Il est possible que Charlie soit plus freiné que moi, ce qui pourrait me permettre de me rapprocher. Mais à ce stade, rien n’est encore sûr. »
Un projet très jeune
« C’est dingue de se dire que le projet a commencé il y a trois ans à peine. Nous avons toujours voulu être au top niveau dans cette classe. On savait que ça n’allait pas être simple et on savoure forcément le fait d’être en passe de le réussir. C’est une belle récompense d’être second du Vendée Globe à ce jour. Si on m’avait dit que je serais deuxième à ce moment-là de la course, nous aurions signé tout de suite ! Faire un tour du monde avec un record des 24 heures, un record au cap Horn, le cap Horn en tête… C’est génial d’en être là aujourd’hui ! L’équipe a réalisé un travail fantastique, il y a déjà plein de beaux moments dans ce tour du monde et je compte bien tout donner jusqu’au bout ! »
Une régularité au meilleur niveau
« La constance vient avant tout d’une bonne compréhension de ces bateaux-là. C’est important de savoir où mettre le curseur, de parvenir à les faire naviguer à leur plein potentiel tout en ayant l’esprit assez détaché de l’objectif sportif. Je crois que ça compte de ne pas être obnubilé par le résultat final, ça use vite. »
L’apprentissage d’un tour du monde
« J’ai beaucoup appris mais grâce à la préparation qu’on a réalisée, j’ai eu la chance d’être très à l’aise. Le fait que le bateau soit bien adapté pour les mers du Sud et les conditions que j’ai rencontrées m’ont permis de ne pas trop souffrir quand je les ai traversées. L’Atlantique Sud a été plus dur, j’ai un peu plus de mal dans les phases de transition. On n’a pas l’habitude de faire face à des situations météos aussi instables. Mais c’est très intéressant. Cet apprentissage et cette expérience ne peuvent que servir. En parlant d’expérience justement, Jean Le Cam fait une course magnifique et démontre parfaitement cela ».
La fiabilité de Paprec Arkéa
« J’ai extrêmement peu bricolé depuis le début du tour du monde. Le bateau fonctionne à 100% depuis le début. Je tiens à féliciter toute l’équipe et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la fiabilité de ce canot. C’est solide, technique et c’est un plaisir de naviguer dessus ! »
L’état physique
« Je commence à avoir un niveau de fatigue constant. Je sens que ça fait deux mois que je suis en mer. C’est forcément un peu pesant. Mais malgré tout, il reste un sprint final avec quelques opportunités. Je sais que ce sera dur de monter sur la plus haute marche du podium, mais si ça se fait, ce sera sans doute après l’anticyclone des Açores. Je suis à l'affût, je continue à naviguer fort et je veille aussi à préserver ma machine jusqu’au bout ».